Jean Paré
Jacques Parizeau
Bruno-Marie Béchard
Laure Waridel
Au début du XXe siècle, on nous annonçait la disparition imminente de ce que Karl Marx appelait «l'opium du peuple». Aujourd'hui, avec le recul, on constate que cette prophétie ne s'est pas avérée juste, loin s'en faut. Après un déclin relatif, la religion a repris de la vigueur, de décennie en décennie. L'accroissement des mouvements migratoires, l'augmentation du flot d'immigrants de même que le vieillissement des populations ont refaçonné les besoins spirituels des Occidentaux et provoqué de nouveaux questionnements. S'il est vrai que le paysage religieux se fragmente, il n'en demeure pas moins qu'il est vivant. Et beaucoup plus qu'on pourrait l'imaginer.
Marc Dumas, le doyen de la Faculté de théologie, d'éthique et de philosophie. |
La donnée peut d'abord surprendre : une grande majorité de Québécois (83 %) «s'identifient» toujours à la religion catholique romaine, selon le recensement de 2001 de Statistique Canada. Il faut reconnaître que si la pratique religieuse était très balisée à l'époque où l'Église exerçait une grande influence au Québec, elle prend aujourd'hui de multiples formes qu'il n'est pas aisé d'étiqueter. «La religion est diffuse et de moins en moins pratiquée dans un lieu de culte identifié», affirme Marc Dumas, doyen de la Faculté de théologie, d'éthique et de philosophie (FATEP).
Les besoins spirituels sont partout en pleine mouvance. Les églises sont vides, mais les questionnements demeurent, surtout ceux qui touchent à la mort et à la souffrance. Nous avons rencontré quelques-uns de ces Québécois qui cherchent leur chemin dans la réflexion spirituelle.